Il est aujourd’hui impossible de nier la recrudescence des changements climatiques. Tout le monde peut en effet faire l’expérience de la hausse rapide des températures. Pour atténuer les dommages causés par ces changements climatiques, de nombreux scientifiques s’associent à des philanthropes pour créer ou développer des projets qui tenteront au moins de combattre ce qu’il convient aujourd’hui d’appeler « crise climatique ».
Parmi les esprits brillants qui s’efforcent de créer une solution contre les impacts extrêmes et irréversibles de l’urgence environnementale figure le fondateur de Microsoft, Bill Gates. Avec d’autres milliardaires philanthropes, Bill Gates finance un projet qui vise à couvrir, ou du moins à atténuer le Soleil pour contrer les effets du réchauffement climatique. Ce projet porte le nom de SCoPEX (Stratospheric Controlled Disturbance Experiment).
En quoi consiste SCoPEX concrètement ?
SCoPEX est un projet de géo-ingénierie dans lequel du carbonate de calcium (CaCO3) non toxique est pulvérisé en grandes quantités dans l’atmosphère. Il s’agit d’une expérience scientifique qui fait progresser la compréhension des aérosols stratosphériques et qui pourrait être importante pour la pratique de la géoingénierie. Ce faisant, la planète serait techniquement protégée de la chaleur intense du soleil. D’une certaine manière, cela revient donc à « recouvrir le Soleil ».
Cela est-il possible ?
Le projet est encore à la phase expérimentale. Les scientifiques de Harvard proposent un vol d’essai en juin 2021, au cours duquel des ballons de recherche largueront une quantité relativement faible de poussière calcaire dans l’air pour en observer les effets. Ce premier vol n’injecterait pas les particules. Il ne s’agirait que d’un essai à blanc du ballon orientable et des instruments nécessaires à l’étude des réactions chimiques dans la stratosphère.
Pour passer au second cap, le projet SCoPEx doit d’abord obtenir l’approbation d’un conseil consultatif indépendant. Selon les spécialistes de l’énergie et du climat de Harvard et l’un des principaux scientifiques de SCoPEX, David Keith, il est nécessaire d’étudier les effets réels de la libération des particules réfléchissantes dans l’atmosphère afin de prévoir ce qui pourrait aller en bien ou en mal dans le projet.
La géo-ingénierie solaire ne remplace pas la réduction des émissions de gaz à effet de serre, dit-il, mais elle pourrait atténuer de manière considérable les pires conséquences du réchauffement climatique, comme les vagues de chaleur et les tempêtes extrêmes qui font de nombreuses victimes aujourd’hui.
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