Le succès des mesures visant à contenir l'épidémie de coronavirus en Chine « n'a été possible que grâce à l'engagement profond de sa population à prendre des mesures collectives contre une menace commune. » C'est l'Organisation mondiale de la santé (OMS), l'agence de santé mondiale des Nations unies, qui l'a écrit noir sur blanc dans un rapport publié le 28 février, mais jamais auparavant il n'a été aussi actuel.
Les mesures visant à contenir et à faire participer la population ont été les deux éléments inextricablement liés d'un chemin qui a permis à la Chine de s'engager sur la voie d'une solution à une urgence sanitaire qui continue de faire paniquer les gouvernements du monde entier. A l’heure actuelle, plusieurs pays sont aux prises avec cette pandémie alors que la Chine n’en souffre plus. Quelles raisons peuvent donc expliquer cette situation ?
Une surveillance active
Dans le rapport élaboré à l'issue d'une mission en Chine entre le 10 et le 24 février dernier, l'OMS a écrit que la mesure la plus efficace était une surveillance proactive très forte visant à identifier tout cas suspect : prélèvements sur les tapis, isolement immédiat et imposition d'une quarantaine aux contacts les plus proches des personnes infectées. Il semble que cette mesure a été plus qu’efficace puisque la Chine ne souffre plus des affres du coronavirus.
Une stratégie visant à stopper la contagion et à dresser une carte plus détaillée des cas, afin de décider ultérieurement des stratégies à adopter. Plusieurs équipes d'au moins cinq personnes chacune ont été employées pour suivre et analyser des milliers de mouvements afin de retracer les éventuels contacts établis par les personnes infectées. Le succès des travaux d'analyse a toutefois aussi contribué à un taux exceptionnellement élevé de population qui a compris et accepté les mesures imposées par Pékin.
Des mesures restrictives
En plus de prévenir la propagation, le gouvernement chinois a opté pour une série de mesures résolument restrictives, comme la fermeture de Wuhan et des villes voisines. Imposée le 23 janvier, cette mesure a contraint 50 millions de personnes à une forme de quarantaine obligatoire. Contrairement à ce qui se passe dans les autres pays, les autorités chinoises ont choisi d'arrêter tous les moyens de transport quittant la région : plus de trains, plus de bus et bien sûr plus de vols depuis l'aéroport. Entre-temps, de nouveaux hôpitaux avaient commencé à être construits à Wuhan pour hospitaliser et traiter les malades.
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